L’imprimerie Sud-Ouest
De
Bègles, pour aller à l’imprimerie du journal Sud-Ouest, rue de Cheverus, je me déplaçais d’abord en vélo, puis
en solex, et enfin comme tout le monde en voiture.
Après
la guerre, j’ai commencé par une période d’apprentissage à l’imprimerie Sud-Ouest. Camille Barbe, le chef
d’atelier, nous avait sous sa coupe. Le matin, il fallait débarrasser ce qui
avait été fait la veille, puis on apprenait le métier de compositeurs
typographes. Dans la journée, nous suivions en alternance des cours professionnels
organisés à Bordeaux jusqu’au CAP et le soir, nous allions à des cours
organisés par le syndicat du Livre à la Bourse du Travail.
J’ai
commencé à l’imprimerie Sud-Ouest
comme typographe. Le chef d’atelier, Roger, a voulu que je devienne linotypiste,
mais ça me plaisait moins. Je suis passé aux titres puis à la linotypie pour la
composition de la publicité. Le chef d’atelier s’appelait Yovan Krotolitza.
Ensuite, avec la modernisation est arrivée la photocomposition. Les treize
dernières années de ma vie professionnelle, de 1973 à 1986, j’ai travaillé en
photocomposition sur trois photocomposeuses différentes ; les machines
changeaient tous les cinq ans environ.
J’ai
été secrétaire des délégués du personnel puis président de la SIRP, la Société d’imprimerie régionale de presse, qui représente les
salariés et possède dix pour cent du capital du journal. On s’est battus pour
avoir un meilleur salaire, des congés et de meilleures conditions de travail.
Dans la presse, depuis la Libération, on ne travaillait que trente-six heures
par semaine, ce qui était précurseur. Il y avait l’équipe du matin, l’équipe de
l’après-midi et l’équipe de nuit, équipe de nuit qui travaillait un peu moins
longtemps. À la Petite Gironde, dans
les années trente, mon père avait un dimanche
sur sept. Quand je suis arrivé à Sud-Ouest
en 1946, nous avions un dimanche sur quatre, les typographes un dimanche sur
trois. Plus tard, avec la photocomposition, à partir de 1973, on a eu un
dimanche sur deux. Nous avions également des jours de repos étalés sur la
semaine, ce qui était très pratique car on pouvait faire des choses qu’on ne
peut pas faire le dimanche. (Louis Delmas)
La SNCF