Le Bar des Pyrénées existait déjà depuis
longtemps lorsque je suis arrivée à Bègles en 1953, pour aider ma tante à tenir
le bar. Ma tante et mon oncle étaient originaires des Pyrénées, comme moi.
Entre les deux guerres, c’est une région où il y avait beaucoup de paysans. Les
fils aînés restaient sur l’exploitation mais parmi les plus jeunes, nombreux
sont ceux qui sont devenus cheminots à Bordeaux. Beaucoup de cheminots, traminots
et retraités originaires des Pyrénées étaient clients de notre bar. Ils étaient
contents, ils chantaient des chansons des Pyrénées ([beth caou de pai]/Beau ciel de Pau). Ils habitaient dans
le quartier ou bien à Bordeaux, du côté de la gare. Ils venaient après le
travail et pendant les jours de repos. Ricard et Pernod étaient les
consommations les plus courantes.
Ma
tante a rebaptisé le bar Chez Clairette après
mon arrivée à cause de mon prénom
Claire et parce qu’elle voulait faire de moi son héritière. C’était un café de
quartier, situé rue du maréchal Gallieni, dans le quartier de La Raze, où l’on venait jouer à la
belote et jouer au quilles, un jeu typique des Pyrénées. Nous avions un
quillier de neuf à côté du bar, dans une grande salle, ouvert uniquement le
samedi et le dimanche. C’est mon beau-père, Joseph Duprat, le mari de ma tante,
chauffeur de taxi en semaine à la barrière de Toulouse, qui s’en occupait. De
grandes quilles, plus grandes que les quilles de six. On les met au sol et avec
une boule, il faut les faire tomber. Ils jouaient à trois ou quatre la même
partie. Il y avait seulement trois quilliers à Bordeaux : un à la gare, un
à Mériadeck et un chez nous. Nous
organisions des concours. Des joueurs des Pyrénées venaient spécialement chez
nous pour y participer. Pour pouvoir jouer, il fallait consommer. Le dimanche
soir, quand ils avaient fini de jouer, je leur faisais à souper. Ils mangeaient
avec nous dans la salle à manger.
Ce
sont des hommes qui venaient au café mais je voyais aussi des femmes car je
faisais le vin et les bières en litre à emporter. La femme d’un de mes clients,
qui habitait dans la rue, m’avait écrit une lettre pour me dire de ne pas
donner de Ricard à son mari. Elle était gonflée. Qu’est-ce qu’il fallait ?
Que je lui donne de l’eau. Certains buvaient beaucoup et chacun payait sa
tournée.
Au
début de mon activité, dans les années cinquante, beaucoup de gens venaient
chez nous pour regarder la télévision car ils n’en avaient pas chez eux. Pour
les matchs de rugby et de foot, le café était plein. Nous avions acheté notre
premier poste pour suivre le Tour de France. C’était familial. On travaillait
bien. Nous faisions les repas de mariage, les communions, les banquets dans une
grande salle. Nous avions une cuisine et nous prenions un cuisinier, toujours
le même, qui habitait Bordeaux.
C’est
le samedi et le dimanche qu’il y avait le plus de monde. Le dimanche, c’était
plein. Il y avait des clients jusque dans la salle à manger pour jouer à la
belote. Moi je jouais s’il n’y avait pas trop de monde et qu’il manquait un
quatrième.
Nos
clients étaient réguliers. C’étaient des amis. Si un jour, on ne voyait pas
quelqu’un, nous nous inquiétions et prenions des nouvelles. J’ai des souvenirs
précis de certaines personnes. Il y en avait un de la campagne qui nous disait
des mots qui nous faisaient rire. Nous avions aussi un couple de morutiers qui
venait une ou deux fois par semaine. Il n’y avait pas besoin de demander s’ils
faisaient la morue, ils sentaient fort. Les clients faisaient leur tiercé et on
les portait à un bar agréé, là où il y avait le Mammouth autrefois. (Claire Duprat)
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La terrasse sur rue du «Bar des Pyrénées» devenu «Chez Clairette». De gauche à droite : un client, Claire Duprat, son oncle Joseph Duprat et sa tante. |
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Claire Duprat à lʼintérieur de son café au début des années soixante. |
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Claire Duprat dans la cour de son café au début des années soixante.
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Le Quillier de «Chez Clairette», tenu par Joseph Duprat. |
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Les clients de «Chez Clairette» à lʼintérieur du bar. |
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