J’ai également eu un parcours très prenant à la ville de Bègles.
Socialiste, de la mouvance du socialisme chrétien ouvrier, j’ai été élu sur la
liste socialiste lors des mandats de Simone Rossignol, Bernard Moncla puis de
Noël Mamère. Le PS m’avait demandé de me présenter et je n’ai pas su dire non.
J’ai été adjoint à Noël Mamère. Comme j’étais disponible et affable, j’ai fait
beaucoup de mariages, en quantité et de bon cœur. J’ai fait ce que j’ai pu avec
les compétences que j’avais. J’ai participé au CCAS.
En tant qu’élu, j’ai été membre du CCAS et du Conseil d’Administration de la résidence Manon Cormier, à la suite de Marcel
Cognasse, élu du temps de Simone Rossignol.
Je garde un très bon souvenir de ma vie politique et de l’équipe
municipale, sauf quand nous sommes allés chercher Noël Mamère et que les
communistes ont été écartés de la mairie. Ça s’est mal passé avec certaines
personnes, il y avait de la haine entre les uns et les autres. Ma femme en
garde le souvenir d’un véritable cauchemar. (André Brettes)
André Brettes, adjoint au maire, et Noël Mamère, maire de Bègles depuis 1989, lors de deux cérémonies officielles, dans les années 1990. |
Mon
père était forgeron serrurier et ma mère ne travaillait pas. J’avais cinq
frères et sœurs. Bon élève, je suis allé à l’école de Saint-Pey-de-Castets
jusqu’à quatorze ans puis l’enclume, je suis devenu forgeron. J’ai travaillé
chez deux patrons, à Pujols, chez mon frère, puis à Ruch chez Monsieur Latière.
J’ai voulu venir travailler sur Bordeaux car j’en avais marre d’être artisan.
J’étais militant syndicaliste depuis l’âge de seize ans, on m’a dit qu’on
recherchait un permanent CGT à la Bourse du Travail. C’est ainsi que je suis
arrivé sur Bordeaux, à vingt-huit ans, en 1957. Ma conscience politique venait
notamment de mon père qui était un peu anarchiste et avait beaucoup voyagé avec
des amis comme compagnon, en Espagne, au Maroc, en Mauritanie, au Sénégal et au
Brésil. La fin de la guerre a aussi été à l’origine de mon engagement : on
parlait beaucoup de l’armée russe à la fin de la guerre, qui avait fait un gros
travail. J’étais communiste. Je n’ai plus la carte parce que je ne peux plus
participer aux réunions pour raisons de santé, mais je le suis toujours de
cœur.
À la
Bourse du Travail, je m’occupais essentiellement du logement. J’étais aussi, à
cette époque-là, élu comme administrateur de la Sécurité sociale. Les élections
avaient encore lieu au suffrage universel, ce qui a été supprimé par le général
de Gaulle, c’était paritaire. À ce titre, je participais à pas mal
d’organismes, aidés par la Caisse d’allocations familiales.
En
1971, je suis devenu premier adjoint au maire de Bègles, Simone Rossignol, et
je me suis engagé à fond pour la ville. Nous étions deux permanents à la mairie
de Bègles, le maire et moi. J’ai donc cessé mes activités à la Bourse du
Travail. Madame Rossignol était communiste, comme moi. J’ai fait trois mandats.
Je me suis occupé des problèmes de construction, de gestion de la SAEMCIB qui avait été mise en place au
temps de Duhourquet, ancien sénateur-maire communiste. Je connais bien tous les
établissements municipaux car je m’occupais aussi de l’entretien. J’allais
partout où l’on nous demandait. Il a fallu une coalition de droite avec le PS
pour nous sortir de la mairie. C’est comme ça que nous avons été dégommés. (Renaud Laguillon)
Le départ à la retraite de René Duhourquet en 1977. Assis : Mme Duhourquet et René Duhourquet. Debout derrière, 3e à partir de la gauche : Renaud Laguillon ; 1ère à droite : Simone Rossignol. |
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