Je
suis allé à l’école à Belcier, rue
Ferdinand Buisson. Nous étions plusieurs enfants du quartier Sembat à aller dans cette école. Ma
mère, ou bien celles des autres enfants du quartier, nous accompagnait à pied
quatre fois par jour, le matin, le soir et au moment de la pause déjeuner. Il y
avait environ trois kilomètres de marche. Nous étions chaussés avec des sabots
montants l’hiver et des espadrilles l’été. J’étais assez bon élève et j’y ai
obtenu mon certificat d’études. Puis j’ai fait mon apprentissage de tourneur
fraiseur aux pompes Ledoux et passé mon CAP au lycée Ferbos, cours de la Marne.
J’allais en alternance à l’usine et au lycée. Jacques Chaban-Delmas m’a remis
le deuxième prix de dessin de la Gironde en deuxième année d’apprentissage. La
formation durait trois ans jusqu’au CAP si l’on travaillait bien. En tant que
petit ouvrier apprenti, je gagnais quarante sous, deux francs. (Pierre Lapaillerie)
J’habitais
dans le quartier de La Raze mais
j’allais à l’école Sainte-Croix de Bordeaux, une école libre où l’on me gardait
de sept heures à dix-neuf heures, ce qui arrangeait mes parents qui
travaillaient tous les deux. Mon père était cheminot et ma mère faisait des
ménages et vendait des légumes aux Capucins.
Je suis restée à Sainte-Croix jusqu’au certificat d’études, puis je suis allée
à l’école Berthelot de Bègles pendant un an pour préparer le concours de
l’école primaire supérieure qui est aujourd’hui le lycée Victor Louis de
Talence. J’étais bavarde et bonne élève. Quand j’ai obtenu mon certificat
d’études, mon père m’a demandé ce que je souhaitais faire plus tard. Je lui ai
répondu que je voulais aller soit au Conservatoire de musique, soit aux
Beaux-arts. - « Cheville de
perdition, tu n’iras pas. Choisis autre chose. » - « Alors je ferai des chapeaux. » - « Ça n’est pas un métier
d’avenir. » m’a-t-il répondu. - « Bon, hé bien tu continues à aller à l’école. » Précisément ce
que je ne voulais pas. Mais il a eu raison d’insister. Je le lui ai dit quand
il avait quatre-vingts ans. C’était une chance de pouvoir continuer mes études.
Je suis donc allée à l’école primaire supérieure de Talence où j’ai passé le
brevet élémentaire et la partie commerciale, comme on disait à l’époque, au
cours de laquelle on nous enseignait des notions de comptabilité.
J’allais
parfois à Talence en tramway et le plus souvent à pied, avec les copains et les
copines, c’était beaucoup plus amusant. Il y avait environ trois kilomètres à pied
et nous rentrions chaque midi. Je portais des souliers en cuir. Si ma mère
n’était pas là pour me faire à manger, c’était ma tante qui s’en chargeait, ou
ma grand-mère, qui habitait également avec nous. (Simone Malherbe)
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