Catholiques pratiquants, militants à l’Action catholique ouvrière, nous allions à l’église à Bègles. Quand
nous sommes arrivés dans le quartier du Prêche
en 1953, il y avait la messe dans une baraque rue André Murenne avec les Fils de la Charité, puis il y a eu la
mission en roulotte, sur le terrain en friche Patachon, rue Mazagran. Ils
faisaient la messe dans la grange. Monique, ma fille, avait la hauteur de
passer sous la roulotte, c’était vers 1955, 1956. (André Brettes)
Nous avions beaucoup de vie collective. Quand nous sommes
arrivés à Belcier, en 1946, se
mettait en place l’Action catholique
ouvrière. Un prêtre de Belcier,
le curé Teyssier, m’avait repéré car
j’allais régulièrement à la messe. Il m’a fait rencontrer les ouvriers de la
verrerie Domec, rue Léon Paillère, un boucher de Belcier, Astruc, et nous avons formé un groupe de l’Action catholique ouvrière.
Nous avons ensuite beaucoup œuvré bénévolement avec ma femme
dans le quartier du Prêche. Dans l’après-guerre,
les produits étaient encore difficiles à trouver et nous avons lancé, avec l’APEF, les achats collectifs, les
travailleuses familiales qui aidaient les mamans en difficulté. Il y avait des
machines à laver collectives. Ça a créé un lien dans le quartier. Ensuite,
quand Yves Farge s’est construit, des
harkis et beaucoup de familles nombreuses sont arrivés. Nous avons fait leur
connaissance grâce à nos services collectifs. Il y avait une vraie vie
collective. Beaucoup de femmes participaient aux groupes d’alphabétisation
qu’animaient ma femme et d’autres bénévoles du quartier, avec l’aide de deux
institutrices. Mais il y avait des clans, des harkis et d’autres. Les femmes
ont vite évolué et leurs maris en ont pris ombrage. Ils ont empêché leurs
femmes d’y aller et on a dû couper court. (André Brettes)
J’ai
fait partie du syndicat de La Raze et
je l’ai vu évoluer. Dans le syndicat, l’ambiance est restée la même, très
soudée. Je l’ai quitté à soixante-cinq ans mais on nous a toujours invités aux
sorties par la suite. Mon amie, Madame Dagorne, présidente du comité de
quartier de La Raze, a publié un
livre sur le quartier. Elle a succédé à son père et son beau-père en était le
trésorier. Ces syndicats de quartier existaient déjà avant la guerre. Ils
s’occupaient des personnes âgées, des dons aux militaires… Il y en avait dix à
Bègles, un par quartier. (Simone Malherbe)
J’étais un membre actif du comité
de quartier de Birambits. Nous nous réunissions chez Madame Vigneau, notre
archiviste, la mémoire du quartier, qui tenait le bistrot « La Renaissance », place de Strasbourg. Il y avait une grande
salle derrière le bar chez Madame Vigneau, où nous nous retrouvions pour les
réunions. Le comité était présidé par Marcel Vinant, employé des chemins de fer
et jardinier. À sa mort, je lui ai succédé pendant quelques années. J’ai été
président pendant cinq ou six ans. (Louis Delmas)
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