Je
suis née le 26 décembre 1926 à Bègles, au chemin Passerat, dans le quartier de
l’église. Mes parents étaient locataires et travaillaient la morue. Mon père
était alcoolique, il passait son temps à boire au bar du Bon coin, à côté de la mairie de Bègles. Il me mettait à la porte
le soir et je couchais dehors avec mon chien. C’est ma mère qui était
malheureuse. Puis je suis allée habiter avec mon mari rue des Quatre Castéra,
toujours dans le même quartier.
Nous
avions un jardinet derrière la maison où nous cultivions des radis, des
tomates, des fraises et du persil. Le radis béglais est long, rond et blanc.
Pas rouge comme celui qu’on nous sert ici. Je ne le mange pas. Derrière chez
nous, il y avait le marchand de vaches, Camy. Quand j’étais petite, j’avais
peur des vaches et je me cachais quand je voyais arriver le troupeau. J’allais
ramasser des pissenlits, des champignons et des petites cagouilles blanches
dans les prés de bonne heure le matin. Une vache m’a couru derrière une fois.
C’était la campagne, en retrait du centre de Bègles. Depuis la mairie, il
fallait marcher toute l’allée des Francs, château Bastard, puis les bords de la
Garonne. L’estey qui passait derrière notre maison et où nous avions notre
bateau inondait souvent tous les prés alentour. Parfois, nous devions aller à
l’école pieds nus. Il y avait une rigole devant notre maison si bien que l’eau
n’est jamais rentrée dedans. (Renée Castre)
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Renée Castre enfant devant la maison de ses parents, chemin Passerat, au début des années trente. |
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Renée Castre dans le quartier de lʼéglise, mairie-bourg, secteur chemin Passerat à la fin des années trente. |
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Troupeau de vaches laitières devant les bâtiments de Notre-Dame de Bon secours. Il nʼy a plus de vaches à Bègles depuis 1989. |
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